Le Royaume-Uni a longtemps été un leader dans la lutte contre les dangers du tabagisme. Les autorités britanniques en effet ont adopté une politique favorable au vapotage, reconnaissant son efficacité pour aider les fumeurs à arrêter la cigarette. Pourtant, cette situation risque de changer dans les prochaines années. La raison est que la vape fait face à des menaces politiques dans le pays, qui pourraient remettre en cause son succès. Malgré ces défis, le Royaume-Uni restera-t-il un pionnier dans la promotion des e-cigs ? Voici quelques éléments de réponse.
Royaume-Uni : des menaces politiques sur le vapotage
Au Royaume-Uni, le vapotage est actuellement confronté à des inquiétudes croissantes quant à son impact sur la santé publique. Le Premier ministre actuel, Rishi Sunak, envisage un projet anti-tabac, qui pourrait avoir des répercussions sur le secteur des cigarettes électroniques. Cette politique prévoit une augmentation annuelle de l’âge limite pour l’achat et la consommation de tabac dans le pays.
Au même moment, certaines autorités britanniques soutiennent toujours la promotion des e-cigs à travers l’utilisation des kits de vape gratuits du programme Swatch to Stop. Cependant, cette position n’est pas partagée par tous. Le débat sur le vapotage est en effet loin d’être clos au Royaume-Uni, où les élections générales sont prévues en janvier 2025. Les positions des différents partis politiques sur le sujet pourraient avoir un impact sur le choix des électeurs, notamment ceux qui vapotent.
Le parti travailliste, principal opposant aux conservateurs, se montre plus hostile au vapotage que le gouvernement actuel. Son responsable des questions de santé, Wes Streeting, propose de s’inspirer du modèle australien, qui interdit les dispositifs de « puffs ». Il met en garde contre le risque que la vape devienne une porte d’entrée vers la consommation de tabac chez les jeunes. Il remet également en question l’efficacité de l’e-cigarette comme une méthode plus sûre pour les fumeurs qui cherchent à arrêter de fumer.
Le vapotage au Royaume-Uni se trouve donc à un carrefour. D’un côté, il y a le soutien des autorités et de l’autre, des menaces politiques, mettant en péril la liberté des vapoteurs.
Une baisse considérable du tabagisme au Royaume-Uni depuis l’arrivée des e-cigarettes
La vape a toujours été saluée comme un outil efficace contre le sevrage tabagique. Tout comme les substituts nicotiniques, elle réduit les risques liés au tabac et peut même se révéler plus efficace à long terme. De nombreux témoignages de vapoteurs au Royaume-Uni ont d’ailleurs souligné les avantages de cette méthode pour réduire leur dépendance à la nicotine.
La preuve, le taux de fumeurs britanniques est passé de 20,2 % en 2011, à 14,1 % en 2019, d’après l’Office national des statistiques. Dans la même année, 5,7 % des personnes interrogées dans le pays disaient vapoter régulièrement, soit environ 3 millions d’adultes. Ces chiffres témoignent de l’impact positif des cigarettes électroniques sur la santé publique et sur la lutte contre le tabagisme. Il serait donc regrettable de voir les progrès réalisés jusqu’à présent être compromis par des décisions politiques hâtives.
Qu’est ce qui fait baisser le tabagisme ?
- Sensibilisation et Éducation : Les campagnes de sensibilisation sur les dangers du tabagisme, les effets nocifs sur la santé, ainsi que la promotion des modes de vie sains peuvent aider à dissuader les individus de commencer à fumer ou à les encourager à arrêter.
- Réglementation et Législation : La mise en place de politiques antitabac, telles que l’interdiction de fumer dans les lieux publics, l’augmentation des taxes sur les produits du tabac, et la restriction de la publicité pour les produits du tabac, contribuent à réduire l’accessibilité et l’attrait du tabagisme.
- Accès aux Programmes d’Arrêt du Tabac : Offrir des programmes de sevrage tabagique, des thérapies de remplacement de la nicotine, un soutien psychologique et des ressources pour aider les fumeurs à arrêter peuvent être des mesures efficaces pour réduire le taux de tabagisme.
La vape est-elle aussi menacée en France ?
La situation de la vape sur le territoire français est différente de celle du Royaume-Uni, mais pas forcément plus rassurante. Le site asloudaspossible.org rapporte que la France impose de nombreuses restrictions et règles sur l’usage de la vape. Le HCSP (Haut Conseil de la Santé Publique) est l’un des acteurs qui expriment leur réticence vis-à-vis des e-cigs.
Ils estiment qu’il n’existe pas assez de preuves démontrant que la cigarette électronique aide à arrêter de fumer. Par conséquent, ils recommandent aux professionnels de santé de recourir à des traitements médicamenteux dont l’efficacité est prouvée. Un tel constat est fort regrettable étant donné que la vape pourrait être une alternative pour ceux qui veulent se libérer du tabac.
En parallèle, la Haute Autorité de la Santé (HAS) fait également partie de ceux qui manifestent leur opposition à l’e-cigarette. Néanmoins, dans son rapport de cadrage publié en 2023, elle propose des mesures pour encadrer l’usage de la vape et protéger les vapoteurs.
Elle suggère aux jeunes concernés de préférer les substituts nicotiniques médicaux et d’éviter le vapo-fumage, c’est-à-dire vapoter et fumer en même temps. Elle préconise par ailleurs de limiter la concentration en nicotine des e-liquides et de renforcer l’information sur les risques potentiels des e-cigs.
En conclusion, l’avenir de la vape en Europe est aujourd’hui limité, voire compromis. La France et certains de ses pays voisins, comme le Royaume-Uni, veulent interdire la cigarette électronique sur leur territoire. Face à ces menaces, il est essentiel que les vapoteurs et les professionnels du secteur se mobilisent pour défendre la vape. Ils doivent de ce fait la promouvoir comme un outil de santé publique, qui peut sauver des millions de fumeurs.
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